_Pérégrinations de Christophe Verna,
alias Hector Narphivès_
_ Né le 24/06/1948 à Paris 1er.
_ Nous déménageâmes à Épinay/seine une douzaine
d'années plus tard ; j'exerçais :
_ Apprenti en sérigraphie chez mon oncle Robert
quelques temps.
_ Magasinier chez Ford à Gennevilliers.
Je passe 16 mois d'armée d'un profond ennui dans les
transmissions à Montargis.
Mon père me trouve un travail d'assistant photographe
de mode, je fais quelques photos sympas dont un autoportrait dont je ne suis
pas mécontent, (le chien, intrigué par le bruit du retardateur mécanique,
regarde l'appareil).

Mon patron, un peu ruiné, embauche un deuxième
assistant dont la mère fourni des contrats sous réserve que je sois éjecté,
il n'hésite pas et me donne congé....
Après un passage au monastère de la Pierre qui vire
pour décompresser (j'y travaille le matin pour payer mon hébergement), je
regarde une carte de France et décide d'aller visiter La Rochelle qui est le
plus court chemin vers la mer.
Arrivé au petit matin, je vais à la mairie pour m'informer des
opportunités de couchage et travail.
La maison des scouts accueille, durant les
mois creux, les démunis moyennant une somme symbolique.
Question travail, deux options me sont proposées : poser des bordures de trottoir
et chez Truchetet et Tansini , société de travaux publics qui construit la nouvelle digue, j'y entre à
la pelle et à la pioche, puis passe rapidement grutier après que le conducteur
de l'engin de jour me montre les manettes, j'opèrerai de nuit, ma paie horaire
passe instantanément de 2,80 à 2,90 francs de l'heure....
_Ci-dessous,
une image glanée sur le Net, on entrevoit la grue rouge sur laquelle je
travaillais, la pelle mécanique de droite, installée sur une barge flottante
raclait le fond de l'eau et en retirait les anciennes fondations de la digue
que Richelieu avait fait construire pour bloquer la ville de La Rochelle, la
vase, filtrée par une grille, était évacuée par une énorme pompe mue par un
gigantesque moteur Caterpillar de 16 cylindres. Les petites
pierres, glissant sur la grille inclinée, étaient rejetées à l'eau, les grosses,
recyclées.
Mon travail consiste à mettre en place d'énormes blocs de granit (noirs sur la photo) destinés à briser les vagues, des barres métalliques étaient installées de façon à respecter l'inclinaison et l'alignement de ceux-ci, quand une pointe de rocher dépassait, il fallait la casser à la masse...


Me promenant dans la ville, j'avise une boutique de photographe, j'entre et discute avec le patron, on discute entre collègues.

Un jour, il me dit qu'un de ses copains possède un ancien thonier à voile de type Dundee, échoué sur la cale sèche car la coque fuit comme une passoire, son problème est le suivant : il a eut l'autorisation d'occuper l'emplacement lors d'une grande marée, le temps de faire des réparations, moyennant qu'il en reparte à la prochaine grande marée.
On se rencontre, nous tombons d'accord sur 400.000 francs payables à crédit.
J'emménage sur le rafiot, qui comporte une gazinière et un frigo à gaz.
J'ai vite fait de me faire des copains qui connaissent le "Pas sans peine", j'apprends que tout son calfatage est pourri.
Je vais acheter de l'étoupe à la boutique idoine, on me prête des outils, dont une sorte de burin élargi dont l'extrêmité, évasée, est en arc de cercle.
La technique est la suivante : vous retirez une ligne de calfat pourri sur toute la longueur du bateau, puis vous faite une torsade d'étoupe en calculant son épaisseur pour qu'elle entre en force, et qu'ainsi, elle fasse un joint étanche entre deux bordées, une fois le bateau à l'eau, les bordées en bois gonflent, ainsi que le calfat, la coque s'étanche au fil des jours à la façon d'un tonneau.
Je passe tout l'été de mon temps libre à cet ouvrage.
_Ci dessous,
ma 202 devant le "Pas sans peine"_

Un collègue de mon copain
photographe, qui possède un petit bateau à moteur près de l'emplacement à quai
du "Pas sans peine", (il retape un
autre qui est visible à gauche de la photo) me propose de ramener mon bateau
au port à la prochaine grande marée, je ne me fais pas
prier.....
Arrive le grand jour...Il
me faut rester sur la cale pour libérer l'amarre que j'ai installée les jours
précédents.
La mer monte, le bateau
commence à talonner, mon remorqueur met les gaz, je dénoue l'amarre, après
quelques hésitations, le "Pas sans peine" commence à prendre le
large.
Je grimpe sur le bateau par
l'amarre et vais aussitôt voir si mon calfatage est étanche.
Kattttastrofffennn!!!!!, de grandes giclées d'eau de mer rentrent dans la cale,
dont une grande partie était bétonnée pour recevoir le poisson pêché, ce qui
n'allégeait pas le bateau.
Une pompe de cale au look
de pompe de puits à main qu'il faut amorcer avec un seau d'eau versé dans sa
partie haute, assez efficace, est installée sur le pont ; je pompe comme un forcené
et évacue ainsi des centaines de litres d'eau.
Vers 5 heures du matin, je
m'écroule et dors à même le pont, je me réveille une heure 1/2
après, vide une grande partie de la cale.
Inquiet, bien qu'ayant
remarqué qu'à partir d'une certaine profondeur, la jauge du bateau se stabilise
un peu, je pars au travail.
Je demande la permission de
partir avant midi pour prendre des nouvelles de mon bateau ; il n'est pas trop
enfoncé, à peu près 1 mètre d'eau dans la cale, 3/4 d'heure après, la pompe se
désamorce, faute d'eau à évacuer.
Plus tard, une dizaine de
coups de pompe par semaine suffiront à assécher la cale.
_Autoportrait avec retardateur, appareil photo posé sur
une bite d'amarrage_


L'automne bien avancé, il apparaît évident que mon avenir n'est pas ici.
Avec son accord, je laisse le bateau à son ancien propriétaire en meilleur état que je
ne l'avais pris, ainsi que l'argent versé pour l'achat, ce qui, vu ma paie,
n'allait pas bien loin, je complète le niveau d'huile de mon carrosse issu des
chaînes de la maison Peugeot et rentre à Épinay/Seine...
J'exerce divers petits boulots,
laveur de carreaux, marchand de "parures" au portes à portes,
démontage de voitures chez un casseur.
Je reprends un garage abandonné au fond
d'une cour près de la place Foch à Enghien-les-bains, au bout de quelques mois,
je lâche l'affaire ne pouvant plus payer le loyer.
Pour rembourser mes dettes, je
travaille comme grouillot à la STSI, société de transports spéciaux internationaux
(genre transformateurs de 300 tonnes).
Une accessoiriste de mode, connue lors de mon passage dans la photographie, pour qui je bosse au black de temps à autres, fait appel à moi pour aller chercher du
matériel de déco, elle me paie 1000 francs la journée, ce qui est énorme.
J'achète un tube Citroën, le lendemain, nous allons, avec des copain vendre des pommes de terre au porte à porte.
Un soir, avec l'un de mes chineur, "Gogote", nous allons manger un pan bagnat à St Michel, au retour, je franchis le pont de la
Concorde en direction de l'obélisque, deux voitures attendaient que je
passe pour tourner en direction des quais de Seine, un abruti contourne les
deux voitures par la droite, tourne à gauche vers les quais et nous fauche
; moi, un fémur télescopique et le pied écrasé entre le pare-chocs et la moto,
Gogote, trente points de suture à la jambe gauche.
Résultat : 3 mois d'hôpital à Beaujon
; même punition, 6 mois plus tard à l'hôpital St Louis.
Durant mes séjours, des petits malins
s'étaient installés dans la place et il n'était plus amusant de travailler dans
le secteur.
Un copain me dit que dans les Vosges, il y a du travail dans la partie, j'y pars avec un J7 et quelques chineurs qui me sont restés fidèles.
Au bout de quelques mois, nous décidons d'aller exercer notre
art à Lyon.
Nous nous installons à Caluire et
Cuire, dans un petit hôtel dont les patrons, espagnols, deviennent rapidement
des amis.
La fin des marchands de pomme de terre arrivait à sa fin, les gens consommant de moins en moins ces tubercules.
Je touche un pactole de mon
accident.
Je m'étais fait un
copain artiste peintre d'une trentaine d'année qui avait eut son heure de
gloire, il devait émigrer en Dordogne pour
travailler avec un fabricant de papier exerçant son art à Couze et St Front, lui, n'ayant pas le permis, je lui
propose de conduire le gros Mercedes à caisse carrée qu'il compte louer pour
déménager toutes ses affaires.
La Dordogne m'ayant plu
pour le peu que j'en avais vu, je retournais voir les copains, louais une
chambre au château du Mont d'Onel et prenais un peu de bon temps.
Quelques temps plus tard
les châtelains (des gens vraiment charmants) me louent une petite maison (300
francs par mois) au bas du château, elle a une grande cheminée, l'évier, en pierre, est
enchâssé dans l'épaisseur du mur, le trou d'évacuation donne directement à l'extérieur.
Ci-dessous, la seule photo dont je dispose du lieu, petit déjeuner avec la Mama. Sous la table on entrevoit mon chien Athos.

J'achète un barnum, des
surplus américains que j'essaie de vendre aux alentours, sans grand succès.
Au fil des jours, les
finances baissant à vue d'œil, je me lance dans une autre entreprise qui me
conduira à traverser le Sahara durant 8 ans pour vendre des 404 au Bénin, le récit de quelques-unes de ces
descentes et des illustrations sont consultables en cliquant sur l'image ci-dessous :

Le bon temps de cette
période où tout était simple s'achevant, me vient une autre opportunité que je
ne me prive pas de saisir.
J'avais toujours
fabriqué, démonté (ou cassé) des objets en les autopsiant, c'est la raison pour laquelle,
n'ayant jamais fait d'études de mécanique, réparer des voitures ou autres
machines ne m'a jamais posé beaucoup de problème.
Entre deux descentes
africaines, ma copine m'hébergeait à Bordeaux, disposant d'un peu de place et de quelques
outils, je commençais la fabrication d'automates (ne pas confondre avec des poupées animées de
vitrines), je fais la connaissance d'un marchand d'outillage, nous devenons copains.
Un jour, devant
déménager son commerce pour s'agrandir, il me propose de reprendre sa boutique,
je lui oppose que je n'ai pas un sous vaillant, ce à quoi il me répond que ce n'est pas un
problème car, si nous signons un bail commercial, son banquier m'ouvrira un
crédit de 40.000 francs.
Ce n'est pas le genre de
proposition qu'un honnête homme puisse refuser.
Quelques temps plus tard
me voilà débarrassant ce lieu de tout ce qui gênait pour le transformer en
restaurant.
L'endroit se trouvant en
face de la patinoire de Mériadeck où se déroulent des concerts assez
régulièrement, je coupe la vitrine afin d'obtenir une ouverture pour servir les
clients de l'extérieur, je fais les ventes sur place de matériels de
restaurants ayant fermé la porte, enfin je me débrouille, et trois mois plus
tard j'ouvre, je l'appelle
"le Vistamboir" en souvenir de mon grand-père qui, lorsque je lui
posais une question concernant un objet dont il ne connaissait pas l'utilité
(ce qui n'arrivait pas souvent) me répondait "c'est un
vistamboir", trouvant le nom plaisant, je l'ai adopté.
_J'en peins les
lettres à main levée après avoir ripoliné la devanture (initialement orange) à mon goût_

Une fois installé, je louais un petit espace à Caudéran
où je fabriquais des automates l'après-midi.
Le métier devenant
lassant, je vendais convenablement le restaurant.
Hors la fabrication d'automates que je réalise sous l'anagramme de mes nom et prénom,
je varie les plaisirs en créant des sculptures animées et sonores faites avec
des cuivres et bronzes de récupération, actuellement, je travaille (entre
54 inventions), à des tableaux
animés d'un genre un peu particulier.
J'ai récemment déposé une marque à l'INPI, puis créé une preuve d'antériorité : https://www.youtube.com/watch?v=BWA_hN0WLJQ concernant un concept de mise en relation entre internautes dédié à la vente ou échange d'objets cassés dans un but de récupération de pièces saines, il est défini à cette adresse :
_Retour_
|